Retour aux sources: le Danube

29 avril 2009

Tant qu’à remonter en Basse-Autriche pour un w-end d’aviron, j’en ai profité pour retourner faire un coucou aux collègues de stage de l’été dernier. Vendredi matin, 5h30 je prends la voiture pour remonter les 150 km qui me mèneront à Petzenkirchen. Je choisis de prendre la route « montagneuse » qui demande autant de temps (ou presque) que le détour par l’autoroute et qui en plus est bien plus jolie. Je roule pendant une petite heure dans le fond de la vallée, puis la montagne, ses paysages magnifiques, ses cols et ses virages serrés suivent pour arriver tranquillement et sans encombre dans le « plat pays » de la Basse Autriche. Bon plat, plat, tout est relatif, je trouvais cela bien vallonné il y a moins d’un an, mais il faut dire qu’en Styrie on ne voit pas autant au loin, les champs sont plus petits, plus pentus, les routes moins droites et puis bon oui il ya un peu plus de montagnes. J’arrive donc à bon port pour la pause café. On est vendredi, certains sont en déplacement, congés, mais j’arrive tout de même à voir pas mal de monde, dont Peter, mon maître de stage. Je revois aussi Rosemarie (qui a fait un stage l’été dernier également) de passage aujourd’hui, surprise mutuelle. Et puis bien sûr Birgit, collègue et co-rameuse qui m’héberge. Ca fait plaisir de revoir tous ces gens, retrouver le labo, les bureaux, tout est resté pareil…même la tradition de faire des gâteaux (mais apparemment ca ne marche que lorsque je suis là, ils n’ont plus eu de "stagiaire culinaire" depuis mon passage)

Après un repas copieux (tout juste une soupe, un plat et pourtant repue…) je pars faire une petite balade dans les environs à Maria Taferl. Trois mois l’été dernier n’ont pas suffit, il reste encore beaucoup de choses à voir. Si Maria Taferl est connue, en fait c’est surtout pour son église surplombant le Danube, véritable lieu de pèlerinage. Sinon le village est TRES touristique, souvenirs en tout genre, pour tous les goûts et restaurants, hôtels à ne plus savoir qu’en faire…tous ces bâtiments gâchent un peu le paysage…enfin bon la faute aux touristes (moi touriste ? non ! je m’instruis culturellement ^^).

église de Maria Taferl...

...qui surplombe le Danube

Pour la petite histoire, en 1640 (environ je ne me souviens pas très bien) un paysan s’en est allé sur le haut de la colline dans la forêt couper du bois…et bien mal lui en a pris ! Sa hache a non seulement entaillé le tronc d’un arbre, mais aussi ses deux jambes. Car il ne s’agissait pas de n’importe quel arbre, celui-ci possédait un autel et donc sous la « protection divine ». Heureusement le vilain se repent et –si j’ai bien compris- échappe à la mort et surtout aux affres de l’Enfer. Quelques années plus tard, un gentilhomme atteint d’une maladie incurable, dépressif, entend une voix dans un de ses rêves lui conseillant d’aller au pied d’un certain arbre…Bien évidement il s’agit du même arbre, et il est guéri de tous ses maux. Il y a encore je crois une 3^e histoire, avec une apparition de la Vierge me semble-t-il, mais les textes étaient tous en allemand, et je n’ai pas toujours très bien compris. Quoiqu’il en soit les histoires se sont propagées, les pèlerins de plus en plus nombreux à affluer chaque année, et en 1660 débute la construction de l’église. L’église en elle-même n’est pas immense, mais l’intérieur est tout autant riche en peinture, or, dans le plus pur style baroque. Enfin étant situé en haut de la colline, la vue sur le Danube est plutôt sympathique et c’est sous le soleil que je me pose lire un moment.

chemin de pélerinage

Je retrouve ensuite Birgit qui a terminé son travail, on prend le café, on papote, on se balade dans Pöchlarn, puis on rejoint Gundrun et son mari Walter (Gundrun est la cousine de Birgit et aussi co-rameuse, ainsi que son mari), ainsi que sa Tante Ernée et son mari (dont j’ai oublié le nom) pour aller passer la soirée dans un Mostheuriger. Je crois en avoir parlé l’année dernière, si oui je radote et pardon, sinon vite fait, il s’agit d’une auberge ouverte le plus souvent dans une ferme, vignoble qui propose à la carte des produits froids issus de la ferme (plats chauds interdits). Ils sont soumis à une autorisation spéciale concernant les dates d’ouvertures, taxes de restauration et autres, ce qui fait que les prix sont très intéressants, les portions généreuses et la nourriture de bonne qualité. Ah et puis « Most » ca veut dire cidre, bien sûr il y a d’autres boissons à la carte, mais bon tant qu’à faire j’ai bu couleur locale…un demi-litre de cidre pur pour accompagner une assiette de Blutwurst vinaigré (boudin rouge) et terminant par une liqueur de framboises (production de la ferme) tout en papotant allègrement, j’ai passé une excellente soirée. Comme on est sérieuses, qu’une grosse journée nous attend, on rentre tranquillement vers 22h… pour se lever le lendemain à….5h !!!

Debout alors que le soleil se lève timidement, on part vaillamment pour une journée d’aviron. Rendez-vous au club, je revois pas mal de monde, les équipes sont constituées et on prend le bus direction Ottensheim (je crois) du côté de Linz. Évidemment on roupille tous allègrement pour prendre des forces. Une fois sur place, petite routine, décharger les bateaux, les équiper, les mettre à l’eau, monter dedans et vogue la galère. En fait, galère ca ne l’a pas été. Je redoutais après plus de 6 mois sans avoir touché une rame, mais non ca va. Hormis les 10 premiers kilomètres pour retrouver le rythme, les bons mouvements, les ampoules qui surviennent sur ma pauvre peau tendre et douce, il fait un temps radieux, crème solaire et lunettes de soleil sont de la partie. On rame dans le bon sens du courant, un gars du club l’a fait à contre-courant, mais ca signifie des muscles d’aviron de malade pour arriver au but dans les temps impartis et aucune pause !! Bref après 50km, pauses barrages (on débarque, on porte et on embarque plus loin), pauses casse-croûtes et pauses tout court sur la bateau ou sur la terre ferme, on arrive tranquillement à Wallsee, but de la course, pour….festoyer bien évidemment. Ca reste tranquille quand même, on papote, on mange, on boit (un peu...) la nuit tombe, il est l’heure d’aller se coucher. En fait tant qu’à faire, comme pas mal d’équipages, on dort sur place pour rentrer chez nous (Pöchlarn) en aviron ...et hop re-50km dans les bras. L’ambiance est toujours aussi détendue, les équipages changent, on se retrouve ainsi qu’un autre club pour la pause déjeuner, on repart et on est tous bien contents de passer Ybbs, et apercevoir Maria Taferl, car il ne nous reste plus que 5 km !! Ca commençait à faire un peu long pour une reprise, mais on l’a fait ^^. Le temps de ranger tout ca, je prends un dernier café (fini les bières, le vin et le cidre) je reprends la route direction mon chez moi en Styrie. C’était un w-end bien sympa qui en appelle d’autres pour les prochains mois à venir.

samedi matin: levée à 5h, bus 1h30, hyper motivée...

pause de 10h, je ne trouve pas que le munster pue...

pas besoin de regarder devant soi pour ramer en rythme, enfin pas trop.

la joyeuse bande de rameurs

Birgit prise en flagrant délit !!

le bassin de Wallsee, ou le Danube en retrait, petit coin de paradis

Le Danube, ben c’est encore bien frisquet !! On a mis les pieds dedans pour débarquer et embarquer, ca nous a suffit. Pas trop motivés pour aller piquer une tête, pas encore…